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Marxiste au sang bleu, sceptique confiant, traditionaliste des avant-gardes, enseignant, artiste, névrosé et charmeur: Max von Moos (1903–1979)


Date: 29 novembre 2016, 18h00
Lieu: SIK-ISEA, Zollikerstrasse 32 (près de Kreuzplatz), CH–8032 Zurich

 

Entrée libre et sans inscription préalable. Le nombre de places est limité. 


Conférence de Peter Fischer, lic. ès lettres, spécialiste en arts et en littérature, musicologue, curateur, auteur


Marxiste au sang bleu, sceptique confiant, traditionaliste des avant-gardes, enseignant, artiste, névrosé et charmeur: Max von Moos (1903–1979)
Max von Moos dessinant, photographie: Peter Thali

L’histoire de l’art suisse a associé l’artiste lucernois Max von Moos (1903–1979) aux surréalistes – avec le risque de ne percevoir qu’un fragment de sa personnalité et de son œuvre qui ne rende pas compte de sa diversité. Le vocabulaire formel de von Moos – contrairement peut-être à ses thèmes – n’appartient pas tant aux domaines de l’inconscient ou des rêves, indissociables du surréalisme. Max von Moos a délibérément construit ses œuvres, combinant d’innombrables motifs s’inspirant de sources aussi diverses que l’histoire naturelle, culturelle et artistique, l’illustration scientifique, l’ornementation liturgique, l’enluminure ou le graphisme commercial.

L’œuvre dessiné – estimé à 25’000 folios, dont la moitié est plus particulièrement attribuée à une production artistique – donne un très bon aperçu de la manière dont l’artiste travaille ses images. Il permet aussi de mettre en lumière la modernité de l’activité professorale de Max von Moos, qui a enseigné pendant 40 ans à la Kunstgewerbeschule de Lucerne: d’une part dans la tentative de proposer une alternative artistique à la fragilité du monde, d’autre part dans le développement constant de son style, dans l’intérêt qu’il porte à la tension entre abstraction et figuration ou encore dans le développement de nouvelles techniques lorsqu’il est contraint d’abandonner la peinture à l’huile au début des années 1970 en raison de sa vue défaillante.

Pour la première fois, l’œuvre dessiné de Max von Moos fait l’objet d’une analyse détaillée dans la monographie de Peter Fischer parue en automne 2016 à l’occasion d’une exposition au Aargauer Kunsthaus d’Aarau. L’auteur a pu s’appuyer sur la riche documentation de l’artiste déposée aux Archives suisses de l’art de SIK-ISEA, qui contient aussi bien de la correspondance et des esquisses que des notes de cours.